« Aucun soucis. Je serais à l'heure. Merci d'avoir appelé... Au revoir. »

James raccrocha. Il avait griffonné l'heure et le lieu du rendez-vous sur une feuille de commande que lui avait donné un des fleuristes. Il abandonna son téléphone portable sur le bureau de l'arrière-boutique et retourna auprès des clients et de ses employés. Un d'eux ne tarda pas à lui demander si il avait un rencard. Si seulement, pensa James. Il serait peut-être temps qu'il rencontre une femme. Il hocha négativement la tête. Et même si c'était le cas, il ne s'étendrait pas sur le sujet ici. Il approcha d'une cliente qui lui expliqua rapidement qu'elle souhaitait des fleurs pour sa belle-fille, elle trouvait que son intérieur manquait de joie et de fleurs. Il lui conseilla certaines fleurs et la fit payer. Les heures passaient et il finit par partir de la boutique. Il avait trainé le plus qu'il le pouvait dans le magasin mais ses employés l'avaient littéralement viré de son petit commerce. Il détestait les rendez-vous avec les femmes. Il avait toujours tendance à devenir timide et à ne pas savoir quoi dire. Il n'était pas fait pour discuter avec une personne de sexe opposé. James monta au volant de sa voiture et roula jusqu'au Starbucks, lieu de leur rendez-vous. Leur première rencontre, entre lui et la femme qu'il allait voir, c'était mal déroulé. Il était dans un bar pour passer une soirée entre amis et il avait dû payer une nouvelle tournée. Mais surtout si il s'était levé, c'était parce qu'il était le seul à tenir encore debout. Il avait bu deux ou trois verres d'alcool alors que ses amis en étaient au neuvième. Ce n'était pas sérieux de leur resservir à boire mais James était là pour les conduire quand il aurait dessoûlé un peu. Il était donc allé au bar commander des boissons pour ses amis. Une jeune femme n'avait pas tardé à le rejoindre. Il n'y avait pas prêté attention jusqu'à ce qu'elle commence à lui parler. Même avec trois verres d'alcool, James n'en oubliait pas pour autant sa timidité. Il se contenta de répondre avec des affirmations et des négations. Il espérait qu'elle se lasserait rapidement de ses réponses et qu'elle attendrait ailleurs mais elle n'avait pas l'air de vouloir partir. Alors il attendit son seul secours : le barman. Celui-ci ne tarda pas à revenir avec les consommations. James le paya et voulut partir mais dans sa précipitation, il renversa un verre sur la jeune femme qui lui parlait. Ce qui ne fit qu'amplifier son mal à l'aise. Il reposa les verres sur comptoir et griffonna, confus, un numéro de téléphone et le lui tendit en lui disant qu'elle pouvait appeler sur ce numéro si jamais il fallait payer le teinturier. Et il repartit à sa table, ses verres d'alcool à la main. Ce soir-là, en se couchant, il avait espéré qu'elle ne l'appellerait pas. Après tout, cela ne restait qu'un peu de liquide sur un vêtement. Ça partirait.

Cependant, ce qu'il avait espéré ne pas voir se passer, se passa. Il reçut un coup de téléphone de la part de la jeune femme en question. Il se montra franchement désolé des ennuis qu'il lui causait et accepta qu'ils se rencontrent pour discuter de cette tâche. James fixa donc un rendez-vous le jour-même. Il préférait que cette histoire soit vite réglée, comme ça, elle ne serait qu'un souvenir d'une soirée. Mais même si il comptait oublier cette femme, il appréhendait la rencontre, comme d'habitude. Il avait tendance à être timide en présence de femmes qu'il ne connait pas. James gara enfin sa voiture sur le parking du Starbucks. Il n'était même pas sûr de pouvoir reconnaître la jeune femme. Le soir de leur rencontre, il n'avait pas fait spécialement attention à son visage. Peut-être que elle, elle aurait mémorisé son visage étant donné qu'il avait renversé un verre sur elle. James prit une inspiration et sortit de sa voiture. Le lieu du rendez-vous avait été convenu au Starbucks mais ils n'avaient pas précisés à l'intérieur ou à l'extérieur. Le fleuriste regarda l'heure sur son portable. Il était en avance. Il ne restait plus qu'à occuper le temps qu'il avait encore. Il leva les yeux vers le ciel. Aujourd'hui, le soleil était au rendez-vous. James rabaissa les yeux, momentanément éblouit par les rayons du soleil. Il se rappela alors qu'il avait ses lunettes de soleil dans la voiture. Il prit et les mit immédiatement sur son nez. Il s'adossa à sa voiture, heureux qu'il est pensé à la nettoyer la veille. James croisa les bras sur son torse et attendit que les minutes passent et que la jeune femme de l'autre fois apparaisse devant lui. Il avait déjà prévu un chèque et avait pensé à prendre du liquide à la banque si jamais il devait payer avec des billets. Il était prêt à payer. Mais il ne l'était pas pour rencontrer de nouveau cette femme. Comme d'habitude, il avait le cœur qui battait contre sa poitrine. Il stressait complétement. Que lui disait sa mère, déjà ? Respirer profondément comme si on gonflait notre corps entier d'air, de la pointe des cheveux aux orteils. Il se sentit tout de suite un peu plus calme. Parallèlement, il tentait de se rassurer avec des pensées positives : ce n'était qu'un rendez-vous avec un être humain. Les femmes n'étaient pas des monstres, juste des êtres humains comme lui, comme les autres. Et puis... une voix le tira de ses pensées. Il sentit tous ses efforts fondre en rythme avec les battements affolés de son cœur. Il décolla son dos de la voiture et regarda la personne qui venait de lui parler. Juste un client qui souhaitait sortir sa voiture du parking mais que James gênait. Il s'écarta et s'excusa maladroitement. En s'écartant, il tomba sur une jeune femme brune dont le visage lui disait quelque chose.

Je regardais mon téléphone. Je venais de finir ma journée au saloon, je ne faisais que le matin et le midi aujourd'hui. Je retournais chez moi. Je voulais aller voir mon ami le canapé. Aussi aujourd'hui il fallait que j'appelle le mec qui m'avait assassiné mon t-shirt à mon bar préféré. Oui, il avait renversé un verre d'alcool dessus. Remarque, il s'était excusé, dans le bar c'est rare tout le monde est souvent bien bourrés. Personnellement je tenais plutôt bien l'alcool, alors de ce côté la, aucun soucis. Ce soir-là, j'étais avec Evan, Ezekiel et Wayne. Bref, on est tous rentrés bourrés comme d'habitude quand on va au bar. Un genre de code entre amis de toujours. Je me garais devant chez moi et j'ouvris la porte. Mon chien accourra vers moi en me faisant la fête. Il est gentil ce chien, un peu débile, mais il est gentil. Enfaite, j'aime mon chien. Quand je suis contente, il est content. Quand je suis triste, il est triste. Quand je suis en colère, il est tout calme. Quand je suis molle, il est excité. Bref, Pookie c'est mieux qu'un mec, c'est le chien de ma vie. D'accord il mange beaucoup et d'accord c'est lui qui doit avoir foutu enceinte la moitié des chiennes de la ville, mais il est juste comme sa patronne. Il a des pulsions. Je m'enfonce. Je pris une tasse de café et je partis me poser sur mon canapé. Je pris mon téléphone et je pris le papier avec le numéro de James, ouais je crois que c'est ça son prénom. Je ne sais plus trop. Je lui explique qui je suis et je lui dis qu'il faudrait qu'on se voit pour la facture du teinturier. Genre... J'ai une machine à laver.... Mais bon, j'ai envie de le revoir et il a l'air timide. Ça me rappelle quelqu'un. Bref nous avions rendez-vous au Starbucks. Oh mon dieu, un de mes endroits préférés de San Francisco. C'est tellement bien là-bas. Le café est tellement bon... Bref, d'abord je promène Pookie sinon, il ne voudra plus me parler. Je le laisse courir sur l'herbe du Parc Lafayette. Un parc que j'adore. Normalement il n'y a personne enfin personne que je connais. Quand mon chien était au parc, c'était un surexcité de la vie, il jouait tout seul avec les bâtons qu'il trouvait, il faisait l'idiot. Quinze minutes plus tard, je lui disais de venir et il arriva en courant. Je rigolais, il me faisait rire pour rien ce chien. Nous arrivions chez moi et je décidais que prendre une douche serait une bonne idée, alors je partis prendre une douche, quinze minutes... C'est le minimum. Je sortis et je me séchais tranquillement les cheveux. J'allais les laissais comme ils étaient d'habitude. Je me mis du crayon, fard à paupière et du mascara puis je sortis de la salle de bain. Je me dirigeais vers ma chambre, enfin surtout vers ma garde robe. Il faisait chaud dehors. Je pris donc un t-shirt/top col en v et un jean fin. Je mis mes chaussures et je pris mon sac. « Sois sage, sinon pas de nourriture jusqu'à la fin de la semaine. » dis-je à mon chien, sérieuse.

Quinze minutes plus tard, j'étais au Starbucks, il y moins de monde que d'habitude dans le Starbucks. Pour l'instant j'étais dehors, je regardais, voir si je ne voyais pas... James. Ah bah je crois que c'est lui là-bas. Je vais vers lui, il se tourne. Je souriais. C'était bien lui. « Salut ! Je suis Houna, la fille sur laquelle tu avais renversé ton verre. » dis-je en souriant. C'est qu'il est pas mal, je me souvenais bien alors. Ouais il n'est vraiment pas mal.

Y a des moments, ou je ne me comprenais pas moi-même. Je veux dire au fond, je suis plutôt une fille sympa, marrante et qui aime s'amuser. En apparence parfois je peux paraître chiante, je l'assume pleinement. Têtue, je l'assume aussi. Stupide, rare mais cela arrive. Incontrôlable, tous les gens qui me connaissent le savent. J'ai tendance à faire ce que j'ai envie de faire, quand j'ai envie de le faire et je n'y réfléchis qu'après l'avoir fait. Je culpabilise quand je fais quelque chose que je n'aurais pas du faire, je suis une idiote et c'est vrai. Bref, je suis comme tout le monde, j'ai des défauts mais j'ai aussi des qualités. Rare mais j'en ai. On peut compter sur moi dans n'importe quel situation parce que je n'aime pas lâcher les gens que j'aime, parce que je les aime trop pour cela. Le trait de caractère qu'on reconnaît le plus chez moi, c'est ma folie. Je ne faisais pas facilement confiance aux gens depuis toujours j'étais comme ça. Bref, en gros soit on m'aimait bien, soit on me détestait. Les gens avaient le choix et j'espère que James allait plutôt aller dans le côté positif parce qu'il avait l'air sympa même s'il avait l'air timide enfin pas très à l'aise et qu'il était vraiment pas mal. Bref j'arrêtais de penser un instant parce que je pense trop et faire une description de mon caractère, ce n'est pas qu'on s'en fout, mais si enfaite on s'en fout complétement. Je regardais le jeune homme qui se tenait devant moi, quand il dit un truc qui me fit rire : « Et moi c'est James, celui qui a renversé un verre sur toi. Enchanté. ». Je le regardais en rigolant, il se sentait bête d'avoir dit ça, ça se voyait. J'arrêtais de rire parce que ça m'arrivait aussi de dire des trucs sans réfléchir, alors on ne se moque pas. Je faisais même des choses sans réfléchir alors oui en effet je ferais mieux d'arrêter de rire.

Les endroits où il y avait du café, c'était mes endroits préférés. Mais alors le Starbucks, c'était mon endroit favori. Il y avait du bon café et une bonne ambiance en général. La plupart du temps j'y allait toute seule, parfois je croisais des gens que je connaissais, c'était drôle. Surtout que la plupart du temps où je venais ici toute seule, c'est que je venais d'une fête de la veille et que j'avais la gueule de bois. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour être en forme et ne pas qu'on voit vraiment que la veille avait été une soirée agitée. Je le voyais qui respirait, inspirait, expirait. Je me demandais ce qu'il faisait, je le regardais avec un regard intrigué parce que bon je ne voyais pas trop ce qu'il pouvait faire à ce moment précis et j'avais un tendance à toujours vouloir tout savoir. « Je t'offre un café ? » me demanda-t-il. Je souriais. « Oui, je veux bien merci. » dis-je en souriant. On entrait dans le Starbucks, il y avait de la musique qui passait. Je ne tentais pas de la reconnaître, même si d'habitude c'était à ça que je jouais. Je n'avais que cela à faire normalement. On s'amuse comme on peut, me dirait mon frère. Je regardais autour il n'y avait pas beaucoup de monde, mais il y avait la climatisation. Il faisait meilleur que dehors. « Alors comme ça, la tâche ne s'est pas enlevée ? J'espère que le teinturier pourra faire quelque chose pour ta vêtement. » dit-il. Je ne vais pas lui mentir, je vais lui avouer qu'enfaite la tâche, elle est parti et que j'avais juste envie de le revoir. Au pire, il peut se passer quoi ? Il me crie dessus en me disant que je suis folle. Je suis du genre chiante alors je rigolerais plus qu'autre chose. Ou alors il est content. A lui de voir quel réaction il préfère avoir. « Enfaite, la tâche elle est partie. Je voulais juste te revoir. » dis-je en souriant avec honnêteté. Voyons voir comme il allait le prendre. Héhé.

Spoiler:

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Je sais, mentir c'est nul et c'est moche pour une fille. Enfin c'est ce qu'on me disait quand j'étais petite, sauf que ma mère m'avait mentie souvent – peut-être trop –, mon père avait fait pareil. Callie et Ezekiel, non. De toute façon ma petite sœur ou mon jumeau qui me ment, je le verrais en moins de deux secondes c'est sûr et certain. Mon jumeau, c'est quasiment mon double, je sais tout de lui, il sait tout de moi. Quand on se cache un truc, on le sent. Quand l'un ou l'autre va mal, on le voit. On sait vraiment tout l'un sur l'autre. Cela peut paraître fou, mais entre jumeaux je crois que c'est partout pareil. Même si parfois on se fait la tronche, ça ne dure jamais plus d'une journée, parce que c'est bien trop compliqué de faire la tête à quelqu'un qu'on aime plus que tout. Ma petite sœur, elle ne peut pas me mentir. Elle ne sait pas mentir. Et vu que je lui ai appris à savoir mentir un peu parce que parfois c'est une question de vie ou de mort, surtout envers les parents quand ils veulent savoir pourquoi on fait ci, pourquoi on fait ça. Alors, elle ne réussissait jamais à me mentir, bah oui genre elle pourrait réussir à mentir à son prof. Normalement j'évite de mentir, mais là je n'ai pas vraiment menti longtemps, puisque je lui ai dit - dés qu'il m'a posé la question - la vérité. J'avais donc était honnête sans vraiment l'être. Oui parfois ce que je pense n'est pas vraiment cohérent, m'enfin ce n'est pas la question pour le moment. Maintenant, c'était tout simplement à lui de réagir comme il le voulait, qu'il s'énerve, qu'il parte, qu'il ne sache pas quoi dire ou qu'il reste... C'était à lui de voir, moi je n'avais strictement rien à dire là-dessus. Puis de toute façon s'il s'énervait ou partait, je ne protesterais pas. Ce serait son choix...

Je le regardais, voir qu'elle était sa réaction. Il n'avait pas l'air super content, normal après tout. Il n'avait pas l'air hyper en colère non plus, bon bah ça va alors, cela aurait pu être pire. Au moins ce n'était pas un crétin. Il lâche un « ah », je le regardais toujours. Il avait l'air un peu mal à l'aise, c'est fou, je dois avoir un don pour ça. Mettre les gens mal à l'aise, c'est un truc que je réussis magnifiquement bien. Je l'avais fait avec Ukrièl pendant longtemps, sauf que pour lui, je le faisais exprès à chaque fois et je le trouvais tellement drôle quand il avait ce petit air. M'enfin on ne parle pas d'Ukrièl là. « On le prend alors, ce café ? » me demanda-t-il pour faire une diversion avec le sourire qui allait avec. Je souriais. Le café, il n'y a que ça de vrai. Ça réveille, c'est bon. « Bah bien sûr. » dis-je en souriant. J'avais toujours aimé le café, après une soirée, ça fait du bien. C'est tellement... C'est le café quoi. J'étais du genre accro au café, non vraiment. Mon préféré était le Nespresso, non pas parce que c'était Georges qui faisait la pub à la télé hein. Juste parce que je trouvais que c'était le meilleur. Je sais, je suis dans le genre difficile, ou pas enfaite. Puisque normalement on le trouve partout. « Va prendre une table pendant que je vais chercher les boissons. Tu prendras quoi ? » me dit-il. Avec une question à la fin. Je ne réfléchis pas longtemps parce que je savais déjà ce que je voulais. C'est ce que je prends toujours au starbucks. « Un Nespresso, s'il te plait. Je vais prendre une table. » lui dis-je en souriant. Bon bah ça va enfaite, il est plutôt sympa, ça aurait vraiment pu être pire. Je pris une table pas très loin, la table que je prenais souvent parce qu'elle était assez prés pour vite pouvoir aller, chercher un autre café et qu'elle n'était pas hyper loin de la sortie. Enfin une table normale quoi. Je me posais sur une chaise et je posais mon sac par terre. Je croisais mes jambes et je regardais vite fait dehors. Il faisait vraiment très beau dehors, c'était plutôt rare ces derniers temps. Là il faisait beau et chaud. Heureusement que la climatisation a été inventée parce que sinon je serais en train de crever de chaud. J'aime beaucoup la chaleur, quand je suis à la plage. Comme ça je peux aller me baigner vite fait et je n'ai jamais vraiment très chaud. Quelques minutes plus tard, James arriva avec les deux cafés. Le mien et le sien, je lui fis un sourire. « Merci. » lui dis-je gentiment. Je bus une gorgée de mon nespresso. Quel bon goût, c'est fou.