UKRIÈL feat HOUNA__________________

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___Les stores vénitiens à demi-ouverts laissaient une allure zébrée dans la chambre totalement bordélique du jeune homme. Il était déjà midi et pourtant Ukrièl ne daignait se lever, certes il était réveillé depuis plus d'une heure, mais il n'avait pas le courage de se lever. Se lever pour que faire? Rien. Il allait glander toute la journée, alors autant que se fusse en toute tranquillité dans son lit douillet. Habituellement, lève tôt il avait décidé de faire obstruction à cette manie et d'essayer ce que tout le monde faisait, alors il avait pris un somnifère la veille au soir, et il ne s'était pas réveillé une seule fois. Ayant des troubles du sommeil depuis plusieurs semaines, sans doute à force de trop se triturer l'esprit, il avait bien mérité cette longue nuit. Totalement nu, car c'était comme cela qu'il dormait, il se décida à regarder son portable où il pu voir deux appels manqués ainsi qu'un message de Noah, son meilleur ami. Il le lit avec amusement, se rendit compte de l'état de nerfs dans lequel était ce dernier suite aux propositions indécentes d'Alika. Il décida enfin de se lever, et se dirigea directement vers la douche. Il s'y prélassa durant une longue demi-heure, alors que la musique émanant de la radio résonnait dans la petite pièce. Il se sécha, fit un rapide passage devant la glace, devant laquelle il fit un sourire fier digne d'une pub pour dentifrice.
___Habillé en survêtement, il se dirigea dans la cuisine où il bu rapidement un jus de goyave, puis, équipé de son Ipod, il se dirigea vers la sortie de la maison. Il était à présent treize heures quarante-cinq, il était grand temps qu'il fasse son footing sensé être matinal. La musique puissance sonore maximale dans les oreilles, il se mit à courir, tranquillement, sans se soucier de ce qui l'entourait. Il savait où il allait, au parc Lafayette. Sans trop savoir pourquoi c'était son parc préféré de San Francisco, parmi les innombrables qui s'y trouvaient, il aimait s'y reposer après son heure de footing. Et c'était ce qu'il ferait encore cette fois-ci. Dégoulinant de sueur, il y arriva sans trop de mal, et se remit à marcher. Il enroula les écouteurs autour de son Ipod, et le rangea dans sa poche. Il vagabondait tranquillement dans les allées lorsqu'il la reconnue. Houna K. Woodstock. Son cœur se mit à battre plus fort encore, il se dit que c'était à cause de l'effort. Il se refusait à penser qu'il puisse éprouver quelques sentiments à son égard, cela lui pensait totalement inconcevable. Elle était l'une des rares filles avec laquelle il avait coucher, trop timide pour aborder les jeunes femmes de son âge et tenter quoique ce soit avec elles. Elle avait été une bonne amie, malgré qu'elle fut assez casse-pieds lorsqu'elle lui parlait de sexe sachant qu'il n'était pas très à l'aise sur ce sujet. Néanmoins, depuis cette fameuse nuit, elle ne daigna pas lui décrocher un seul mot, si ce ne fut pour le remballer sèchement. En ayant marre d'être traité ainsi il laissa tomber, mais il se dit que cette fois-ci était peut-être un coup de pouce du destin, même s'il y croyait très peu, il s'en persuada pour avoir le courage d'aller l'aborder. Il couru doucement jusqu'à elle. Lorsqu'il se trouva à quelques pas derrière elle et son chien, il se décida à s'arrêter. Il hésita un instant, puis lorsqu'elle se retourna pour le regarder il se dit que s'était trop tard.

« Salut. » lâcha-t-il, se grattant nerveusement la tête.

___La jeune femme n'était apparemment pas d'humeur à lui parler, vu le regard qu'elle lui lança. Elle se retourna, regardant devant, entraînant son chien avec elle. Ukrièl n'était pas d'avis à la laisser partir sans explications alors il la rattrapa et se mis face à elle, lui tenant délicatement le bras gauche.

« Houna, bon sang, parle-moi! Je ne comprends strictement rien à ce retournement de situation et je voudrais que tu m'expliques ce qui cloche. »

___Il restait l'admirer alors qu'elle bousillait la santé en allumant une cigarette. Fumer était une chose que Uk' se refusait à faire, d'une car ses problèmes respiratoires ne lui permettrait sans doute pas de le faire et de deux parce qu'il savait que "fumer tue". Néanmoins l'odeur de la fumée l'avait toujours irrésistiblement attiré, sans qu'il ne puisse rien n'y faire. « Qu'est ce que tu veux que je te dises Ukrièl ? » Elle paraissait tellement insensible à sa présence, que cela foutu un coup au jeune homme, qui se sentit d'un coup totalement con voir même insistant. Mais il se reprit rapidement pour ne pas avoir l'air encore plus con qu'à présent.

« Je ne sais pas. Je veux simplement me rassurer et être sûr que je ne t'ai pas blessée, car si c'est le cas, excuse-moi, ce n'était pas mon intention. »

___Il était totalement mal à l'aise. Sans doute cela se voyait-il mais il essayait de le cacher en tout point. La seule chose qui pouvait le trahir était sans doute la main droite qu'il passait nerveusement dans ses cheveux toutes les cinq secondes. Une manie qu'il avait depuis qu'il était adolescent. Il restait immobile, la fixant alors qu'elle fumait sa cigarette. Il inhalait la délicieuse odeur de la cigarette et alors qu'il savait que résister au supplice de pouvoir fumer était impossible, il détourna la tête pour voir Pookie, arborant une expression niaise et interrogatrice. Ukrièl leva un sourcil, baissa légèrement la tête vers la droite et le chien fit de même. Il sourit, et se baissa alors vers le berger allemand qui se leva pour aller chercher les caresses que le jeune homme ne mit pas longtemps à lui donner.

« C'est un bon chien-chien à sa maman, voui! »

___Il avait toujours été gaga lorsqu'il s'agissait d'animaux, surtout de chiens qu'il affectionnait depuis sa tendre enfance mais que ses parents se refusaient toujours à prendre à la maison. Uk' se releva enfin, et fit face à Houna qui avait terminé sa clope et qui l'écrasait à terre à l'aide de son pied.

« On ne t'a jamais dit que fumer était mauvais pour la santé? »

____ Je fumais il avait le regard qui voulait dire que fumer c'est mal. Je fume depuis que j'ai... Depuis longtemps. C'est quelque chose dont je ne peux pas me passer, c'est juste pas possible. Je n'ai jamais essayé et je ne veux pas essayer. J'aurais pu le regarder pendant des heures, mais je ne le faisais pas parce que sinon il pourrait voir que j'ai des sentiments pour lui et je voulais qu'il s'en rende compte, sinon je sais que je ne pourrais pas le cacher. Si je me m'étais avec lui, je le tuerais. Je ne suis pas du genre fidèle, le genre qui rentre tout le temps à la même heure et qui fait le ménage. J'étais du genre qui s'envoyait en l'air avec n'importe qui, parce que j'avais des pulsions, fallait quand même que le mec soit beau. Déjà rien qu'avec ça, je le tuerais. J'étais du genre à rentrer quand je le voulais et du genre à foutre le bordel dans la maison. Je ne voulais pas faire du mal à Ukrièl. Je lui en faisais déjà assez à ce moment précis. Je savais très bien, que mon comportement je-m'en-foutiste envers lui le touchait, mais je faisais comme-ci de rien n'était parce que je voulais qu'il parte. Qu'il ne veuille plus jamais s'approcher de moi, parce que ça lui ferait trop de mal. Seulement il n'est pas du genre à lâcher l'affaire... Malheureusement. Si je n'étais pas aussi conne, je lui aurais déjà sauté dessus, parce qu'il m'attirait plus qu'aucun autre mec. Mais je faisais comme-ci de rien était, même si c'était dur parce que j'ai toujours mes putains de pulsions qui veulent toujours que je fasse des trucs pas forcément volontaires. Je me retenais de quoique ce soit, heureusement que j'avais cette cigarette, sinon ça serait déjà foutue. Je regardais Pookie, pff heureusement qu'il était là lui aussi. Je reportais mon attention sur Ukrièl. « Je ne sais pas. Je veux simplement me rassurer et être sûr que je ne t'ai pas blessée, car si c'est le cas, excuse-moi, ce n'était pas mon intention. » Non. Non, je ne voulais qu'il pense que c'est de sa faute. Ce n'était pas lui l'abruti dans cette histoire, mais moi. Je ne voulais pas qu'il pense que c'était lui le problème. Il ne m'avait pas blessé c'est moi la sadomasochiste pas lui. C'était moi qui lui faisais le plus de mal à lui et moi dans cette histoire. Je n'aurais jamais dû aller lui parler la première fois, mais je suis trop stupide. Alors, tout ce qu'il ne faut pas faire je le fais. J'avais fait pareil avec Tyren, j'avais couché avec mon meilleur ami. Normalement ce ne sont pas des choses qu'on fait entre meilleur ami. Mais je suis trop stupide, alors je l'ai fait. Je suis vraiment trop conne. Je devais avoir le regard perdu que je n'aimais pas avoir parce que je me sentais faible avec ce regard. Je le regardais dans les yeux.

« Ce n'est pas toi. Ne pense pas ça s'il te plait. C'est de ma faute, pas la tienne. Tu devrais rester loin de moi. Tu devrais partir, ce serait mieux pour toi. Je t'assure. » dis-je en faisant de mon mieux pour qu'il me croit. Je voulais qu'il m'écoute et qu'il parte.

____ Maintenant il va penser que je suis une folle. Mais je me foutais de ce qu'il pensait. Tout ce que je voulais c'est qu'il ne pense pas de choses dans ce genre là, parce que ça me tue. Il a un toc ? Il était mal à l'aise, j'avais toujours aimé le voir mal à l'aise... Mais là c'était moins drôle qu'avant. Toutes les deux secondes il passe sa main dans ses cheveux... Il se prend pour Travolta ou quoi ? Il était bizarre, on aurait dit qu'il aimait l'odeur de ma cigarette. Première personne qui aime cette odeur. Je le regardais, il regardait mon chien. Ukrièl baissa la tête vers la droite, mon chien l'imita. Je ne pus m'empêcher de sourire. Il se baissa à la hauteur de Pookie mon chien se leva pour qu'Uk' le caresse. Mon dieu. Deux grands malades. Les deux hommes de ma vie s'aiment. Ouais non, j'ai rien dit. Ils étaient trop mignon tous les deux, vraiment. « C'est un bon chien-chien à sa maman, voui! » Je regardais Ukrièl avec des yeux hyper étonnés. Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir un grand sourire sur le visage et je ne pouvais pas non m'empêcher de regarder Ukrièl. Il était adorable avec Pookie et il était beau en plus. Merdouille. Ma cigarette. Finie. Pff, merde. Ukrièl s'était relevé alors que je m'étais rendu compte que ma cigarette ne vivait plus. Je la jetais à mes pieds et je l'écrasais. Je reportais de nouveau mon attention sur Ukrièl. « On ne t'a jamais dit que fumer était mauvais pour la santé? » me dit-il sérieux. Je le regardais avec un regard intrigué. Comme si ça l'important. Je me retenais de rire parce que j'étais sûre qu'il s'en foutait. Je lui lançais un regard vraiment intrigué parce qu'il avait l'air hyper sérieux.

« Fais pas comme si ça t'intéressait. »

____ J'étais peut-être agressive mais je ne voyais pas pourquoi il me disait ça. Où est l'importance ? Mes parents s'en foutaient alors ce n'était pas Ukrièl qui allait me dire que je devais arrêter, je ne l'écouterais pas sur ce sujet. J'étais folle, chiante et têtue.

___Il passait sa main sur son front suant encore de son jogging et sans doute le stress y était également pour quelque chose. Le stress avait toujours été un énorme poids qu'il avait du mal à gérer, et qui le bouffait à chaque fois. Il avait pourtant l'air extrêmement serein les trois-quarts du temps, mais l'air ne fait pas la chanson, et en effet il se posait perpétuellement des centaines de questions auxquelles il n'avait aucune réponse, ce qui le rendait encore plus dingue. Il était un grand nerveux, très paranoïaque. Sans doute ne rencontrerez-vous jamais une personne aussi parano à chaque bruit étrange qu'il entendra. Non pas qu'il était peureux, ça non, simplement il détestait ne pas savoir ce qu'il se passait et pourquoi un tel bruit se fut produit. C'était plus fort que lui. De même lorsqu'il s'imaginait des choses insensées dans son lit le soir et que s'il ne vérifiait pas que tout ceci n'était que dans sa tête, alors il n'en dormirait pas de la nuit. Il n'était absolument pas dérangé comme garçon. « Ce n'est pas toi. Ne pense pas ça s'il te plait. C'est de ma faute, pas la tienne. Tu devrais rester loin de moi. Tu devrais partir, ce serait mieux pour toi. Je t'assure. » Il avait du mal à la suivre. Si tout ceci était de sa faute à elle, pourquoi était-ce donc elle qui le fuyait et lui qui lui courait après? Et en quoi pouvait-elle lui être néfaste? Elle ne pouvait l'être exceptée lorsqu'elle n'était pas près du jeune homme et qu'elle ne le charriait pas de son côté coincé. Qu'elle lui dise cela lui semblait insensé, irréaliste, il avait l'impression qu'elle se moquait de lui et qu'elle cherchait l'inconcevable, à le mettre au défi. Il passa ses mains sur ses yeux, qu'il laissa glisser le long de son visage pour qu'elles finissent sous son cou alors que sa tête était relevée et que ses yeux étaient levés au ciel. Il se mordit la lèvre inférieure et tapa ses mains contre son crâne, il ne savait où se mettre, une fois de plus angoissé devant cette situation incompréhensible.

« Alors peu importe, pour une fois je ne me fierais pas aux règles mais à mon instinct et à ce que me dit mon cœur. »

___Une vie dictée par les règles, qu'il avait toujours respectées à la lettre. Toujours droit, bien élevé sans jamais un mot de trop, ce qui lui avait permit d'avoir un dossier d'acier pour ses études mais tout ceci était une attitude dont il avait plus que marre. Il en avait marre d'avoir une petite vie bien rangée et de ne profiter de rien à part de choses matérialistes et peu utiles en réalité. Ce dont il avait besoin c'était d'une vie sociale, d'un agenda blindé de fêtes et de sorties avec plein d'amis, ce qui était tâche difficile pour le jeune homme, vu sa difficulté à se rapprocher des inconnus. Toujours peu sociable et très peu sur ses gardes. Il avait à présent besoin d'être dicté par son cœur et ses émotions, peu importe où cela le mènerait, en cet instant il n'était pas mécontent du lieu et de la personne avec qui il se trouvait malgré la position difficile dans laquelle il était.

« Je n'ai pas besoin de faire semblant de m'inquiéter pour toi, c'est sincère. »

___Protéger ceux qu'il aimait était un besoin chez lui, tel une pulsion incontrôlable dont il était victime. A chaque petit problème qu'une personne chère à son cœur rencontrait, il se devait de s'en mêler et de trouver la solution par tous les moyens possibles et imaginables. Et s'il ne trouvait pas la solution alors pour lui il n'y avait pas de problème, car pour lui il était inimaginable de ne pas être possible de trouver une solution. Sans doute avait-il un égo surdimensionné de macho, sans doute oui.

____ Pourquoi fallait-il toujours que je complique tout ? Je ne me comprenais pas moi-même par moment. Je voulais être avec lui, mais d'un autre côté je ne le voulais pas... Je le voulais parce que, il n'y avait pas de raisons particulières mis à part le fait que dés que je le voyais j'avais envie de sourire, mais j'avais peur. Peur, parce que les relations longues c'est nul. Ça finit toujours mal. C'est évident. Les deux finissent toujours par se détester s'ils s'aiment vraiment au départ et je ne veux pas détester Ukrièl. Je trouvais toujours le moyen de tout foutre en l'air et à chaque fois je soufrais. Je ne voulais plus souffrir, ni faire souffrir. Alors voir souffrir Ukrièl, à cause de moi... Ce serait nul. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que je pense à ce qu'il se passera ? Je veux dire je devrais tout simplement faire comme d'habitude... La fille qui s'en fout de tout, celle qui est insouciante et qui fait des conneries. Quand j'étais avec Ukrièl, cette fille me manquait. Normalement elle est toujours là, mais quand j'étais avec lui elle s'envolait pour revenir dés que je n'étais plus avec lui. Je voulais vraiment qu'Ukrièl comprenne qu'il ne fallait justement pas qu'il essaie de me connaître plus qu'il n'en savait. D'essayer d'être gentil avec moi, parce que je savais qu'il était gentil, ce n'était pas la peine de me le rappeler. Je ne voulais pas lui faire du mal. Non, je ne pouvais tout simplement pas. Je voulais m'enfuir, parce qu'il ne pouvait pas comprendre. « Alors peu importe, pour une fois je ne me fierais pas aux règles mais à mon instinct et à ce que me dit mon cœur. » Il ne comprenait pas, je le voyais dans son regard. Comment lui expliquer je lui ferais du mal ? Comment je pouvais lui expliquer qu'il finirait par me haïr ? Je ne savais pas comment lui dire ça, il ne comprendrais pas pourquoi je lui dirais ça. Je ne voulais pas me faire haïr par Ukrièl, mais i c'était le seul moyen pour lui éviter de souffrir alors je le ferais. Je souffrirais aussi, mais je m'en fous... Je m'en remets toujours. Non... Ce n'était pas vrai. Mais... Je devais juste lui expliquer pourquoi... Je le regardais, je ne pouvais plus détacher mon regard du sien.

« Écoute, je ne veux pas te faire souffrir. Et si... si toi et moi on... Je te ferais du mal Ukrièl. Crois moi, je veux pas que tu souffres à cause de moi... Essaie de comprendre. » dis-je en voulant vraiment qu'il comprenne. Je voulais que... Je ne savais même pas ce que je voulais.

____ Pourquoi était-il aussi têtu que moi ? Je ne comprenais pas. Je veux dire... J'avais peur de mes sentiments parce que je savais qu'ils étaient vrais et que je ne pourrais jamais les ignorer. Tout ce que je voulais, c'était lui. Je le voulais rien que pour moi, je voulais avoir son cœur rien que pour moi. Je voulais qu'Ukrièl m'appartienne tout entier, à moi et personne d'autre. Qu'aucune autre fille ne le touche autant que je pouvais le toucher. C'était égoïste, mais c'était ce que je voulais. Seulement je le voulais mais je ne pouvais l'avoir parce que je n'étais qu'une idiote sans cerveau qui ne pensait qu'à Ukrièl et à sa probable future déprime s'il se mettait avec moi. « Je n'ai pas besoin de faire semblant de m'inquiéter pour toi, c'est sincère. » me dit-il. Pourquoi fallait-il qu'il s'inquiète du bien-être de tout le monde ? C'était peut-être ça que j'aimais chez lui. Même s'il on l'embêtais et qu'on le fait tourner en bourrique (chose que je faisais involontairement), il trouvait toujours le moyen de s'inquiétait pour les autres. Je le fixais toujours, essayant toujours d'éviter de croiser son regard. Je portais mon regard sur mon chien, il avait enlevé cet air débile de son visage. Il voyait que sa « maman » était perdue, alors il était perdu lui aussi. Je lui souriais pour qu'il arrête d'avoir l'air comme moi. Ça ne marchait pas, pff. Idiot de chien.

« Ukrièl, je fume depuis... longtemps. Alors si je dois mourir d'un cancer des poumons et bien écoute tant pis... » dis-je en me rendant compte de ce que je venais de dire dix secondes après l'avoir dit. Il va vraiment croire que je suis timbrée.

____ Enfin, ce n'est pas comme-ci je ne l'étais pas, mais... Suicidaire ce n'est pas un de mes traits de caractère. Je regardais Ukrièl de nouveau, non il allait finir par s'en rendre compte. Même tant pis, il s'en rendra compte de toute façon, je ne suis qu'une inconsciente qui fait n'importe quoi, avec n'importe qui, n'importe où à n'importe quel moment non ? Peut-être pas enfaite. Je le regardais dans les yeux avec un air désolée. Parce que je l'étais vraiment, je n'avais qu'une seule envie, c'était de m'approcher de lui et de l'embrasser, où simplement lui toucher le visage... Je ne le faisais pas. Je ne devais pas faire ça. Pulsion quand tu nous tiens. Je m'approchais un peu de lui pour pouvoir lui toucher le visage, il avait chaud. Je crois que c'était une mauvaise idée de lui toucher le visage. Subitement j'avais envie de l'embrasser. Il devait vraiment me prendre pour une folle. D'un coup de je lui disais de partir, de l'autre je voulais l'embrasser. J'étais vraiment très stupide comme fille, il n'y a pas à dire. On ne peut pas faire mieux en matière de stupidité. Je regardais toujours Ukrièl, avec le regard qui allait plus souvent vers sa bouche. De toute façon quitte à passer pour une idiote autant le faire bien. Je laissais ma main glissait derrière sa nuque et je l'attirais à moi. Je ne pus résister et je l'embrassais passionnément. J'avais envie de l'embrasser depuis que j'étais arrivé alors... Il ne fallait pas s'attendre à un baiser de grand-mère. Stupides pulsions.

___Peut-être le jeune homme était-il masochiste, sans doute souffrir lui plaisait puisque malgré tout ce que Houna pouvait lui dire il s'entêtait et voulait à tout prix être avec elle. Sans doute était-il aussi un peu stupide, mais dès lors qu'il s'agit d'amour, tout le monde l'est, on dit bien que l'amour rend aveugle. Et pour Ukrièl c'était ce qu'il se passait, il ne voyait pas le danger, ni même que la jeune femme avait réellement peur de le faire souffrir, il pensait juste qu'elle voulait fuir. Il ne comprenait pas, rien. « Écoute, je ne veux pas te faire souffrir. Et si... si toi et moi on... Je te ferais du mal Ukrièl. Crois moi, je veux pas que tu souffres à cause de moi... Essaie de comprendre. » Il lui était improbable qu'un si petit gabarits puisse être la source de ses souffrances, qu'elle puisse en réalité être une sorte de petit diablotin qu'il devrait fuir à tout prix. Il était persuadé de savoir qui était bon ou non pour lui, et en ce moment-même il voyait la jeune femme comme un cadeau que la vie lui avait offert. Et qu'il ne pouvait refuser, car un cadeau ne se refuse jamais. On le prend en souriant, qu'on l'aime ou non, et l'on se tait. Et concernant Houna, elle était un magnifique cadeau qui arrivait à faire battre la chamade à son cœur et qui faisait briller ses prunelles de façon incontrôlable. Dans de tels moments, Uk' ne pouvait s'empêcher d'être un tantinet romantique, voir de paraître légèrement neuneu quelques fois.

« Il n'y a qu'en me repoussant de la sorte que tu arriveras à me faire souffrir Houna. »

___Uk' ne pouvait détacher son regard de celui de Houna, mais fut obligé de le faire lorsqu'elle regarda son chien avec un sourire. Il ne comprit pas pourquoi elle lui souriait, il n'y avait aucune raison de le faire, mais peut-être était-ce une preuve d'affection envers Pookie. Il ne chercha pas plus loin, à quoi bon de toute façon, ça n'avait aucune importance. Vue la situation dans laquelle il se trouvait, un sourire adressé à un chien ne signifiait rien, strictement rien. Il n'y avait pas de quoi en devenir parano. La jeune femme reposa son regard pétillant dans celui du jeune homme, et ses questions idiotes et sans intérêt s'envolèrent immédiatement. Bon sang! Comment pouvait-elle croire qu'elle le ferait souffrir? C'était totalement absurde, c'était celle qui le rendait heureux. « Ukrièl, je fume depuis... longtemps. Alors si je dois mourir d'un cancer des poumons et bien écoute tant pis... » Il ne comprit pas son attitude. Voulait-elle mourir? Était-elle suicidaire? Était-ce pour cette raison qu'elle voulait qu'il la fuit. Non, c'était impossible. Houna était si pleine de vie, elle ne pouvait vouloir mourir. Ukrièl se dit alors qu'elle n'avait pas mesurer l'ampleur de ses paroles qui prenaient un sens dépressif une fois arrivées aux oreilles du jeune homme.

« Non, pas tant pis. T'as pas le droit de m'abandonner et certainement pas maintenant, je te le pardonnerais pas. »

___Il avait dit ça sèchement sans même s'en rendre compte. Leurs regards vinrent encore à se rencontrer, plus intensément encore cette fois-ci. Le coeur du jeune homme se mit à battre encore plus fort. Il voyait que Houna s'apprêtait à faire quelque chose et en fut sûr lorsque cette dernière s'approcha dangereusement de lui. Sa main effleura son visage bouillant. Qu'allait-elle faire? Elle lui avait pourtant dit de s'éloigner de lui, et là c'était elle qui s'approchait bien trop près de lui. Ce n'était pas pour déplaire au jeune homme, mais il avait peur de ce qui allait se passer ensuite, qu'elle ne s'enfuit une nouvelle fois. Ses doutes et ses questions s'envolèrent lorsque Houna le prit par la nuque et l'attira vers elle pour que leurs lèvres se scellent. Il posa ses mains sur les hanches parfaitement dessinées de la jeune femme, et prit fougueusement part au baiser.

____ Pourquoi était-il aussi têtu ? Les gens aussi têtus que moi m'énerve. Mais je n'arrivais pas à me résoudre à le détester. Il ne voulait pas comprendre que je voulais le protéger ? Le faisait-il exprès ? Alors lui il serait pour avoir une petite amie qui le trompe parce qu'elle a des pulsions de merde ? C'est ça qu'il veut vraiment ? Non, moi je ne voulais pas. Il finirait par me détester, c'était ça qu'il voulait ? Qu'on se déteste lui et moi ? Parce qu'à la fin, c'est ce qu'il se passera. Je l'aimerais toujours et il me détestera. Pourquoi je me suis attaché autant ? Je n'aurais pas dû, j'aurais du continuer de le voir comme n'importe quel mec, mais je n'avais pas réussi. Pourquoi est-ce que j'étais tombé amoureuse de lui ? Merde à la fin. Qu'avait-il de plus, mis à part être beau, gentil, attachant, drôle... Il avait tout. Il avait tout, en plus. Mais il n'écoutait rien. Il doit penser que je suis folle, il faut que je lui explique, je veux qu'il comprenne, mais on pari qu'il va s'en foutre ? « Il n'y a qu'en me repoussant de la sorte que tu arriveras à me faire souffrir Houna. » me dit-il. Ce n'était pas ce que je voulais, mais je préférais qu'il soufre maintenant, qu'il m'oublie plutôt que de souffrir en étant avec moi. Ce n'était pas égoïste, c'était pour lui. Il devait penser que ça ne me faisait rien de le repousser comme ça... Mais si ça me faisait mal, parce que ça lui faisait mal aussi. Peut-être que j'étais pathétique, enfaite je n'en doute pas une seule seconde. Je me sentais pitoyable de lui faire mal, mais... S'il m'oubliait ce serait tellement plus facile pou lui. Peut-être pas pour moi, mais on ne parle pas de moi à ce moment précis.

« Tu veux vraiment être avec une fille qui risque de te tromper, même si elle t'aime ? Parce que c'est ce qui se passera... Et je ne veux pas que tu me détestes, parce qu'à la fin, tu me détesteras... Alors si tu m'oublies maintenant ce sera plus simple pour toi. Je sais que je parle dans le vent, parce que tu es comme moi, tu n'en fais qu'à ta tête... Mais je n'ai pas envie de te dire « je te l'avais dit ». J'ai pas envie de te faire du mal Ukrièl. Je veux pas que tu souffres à cause de moi. Je... Je t'aime trop pour ça. S'il te plait, écoute moi juste une fois et oublie moi. » dis-je en le regardant dans les yeux. J'en avais trop dit, je le savais. Mais je voulais qu'il comprenne que ça me faisais mal de lui dire ça, mais que je le faisais pour lui.

____ Pourquoi ne voulait-il pas faire l'effort de me croire ? Était-il vraiment stupide ? Ou le faisait-il exprès ? Je ne savais pas. Pourquoi est-ce que quand je dis quelque chose de censée et de réfléchis on ne m'écoute pas alors que quand je dis tout le contraire les gens m'écoutent ? Je me fichais qu'il me prenne pour une idiote, une folle, je voulais juste qu'il sache, qu'il soit prévenu. Il avait le choix. Soit il m'écoutait, chose que je comprendrais et qui serait mieux pour lui, soit il ne m'écoutait pas, chose que je comprendrais aussi mais que je n'accepterais pas vraiment. « Non, pas tant pis. T'as pas le droit de m'abandonner et certainement pas maintenant, je te le pardonnerais pas. » me lança-t-il sèchement. Je fronçais les sourcils, parce que je ne comprenais pas pourquoi il accordait tant d'importante à ma vie de merde. Je n'aimais pas le fait que quand j'étais avec lui, j'étais plus calme et raisonnable. C'était idiot de ma part.

« Je ne comptais pas mourir maintenant, mais quand j'aurais 75 ans... Je m'en foutrais complétement de mourir. Et pourquoi tu t'en soucies autant ? Ce n'est pas ta vie. Et je fume si je veux. T'as rien à me dire là-dessus. » dis-je en m'emportant. Crotte à la fin, on ne va pas débattre là-dessus pendant cent ans...

____ Puis j'avais eu envie de l'embrasser, je ne m'étais pas retenue, parce que j'avais envie de sentir ses lèvres contre les miennes. Ses lèvres étaient douces, j'adorais l'embrasser je pourrais l'embrasser à chaque minutes, de chaque heures si je ne voulais pas le faire souffrir. Je sentis ses mains se posaient sur mes hanches alors que les miennes était derrière son cou. Je n'avais pas envie de m'éloigner de lui, mais il le fallait pour lui. J'éloignais mon visage du sien, mais j'avais toujours les yeux fermés. Il me faisait tant d'effet... J'avais envie d'être avec lui, de le sentir contre moi... Je n'aimais pas être comme ça, c'était comme-ci j'étais dépendante de lui. J'avais besoin de lui, mais je voulais le protéger de moi-même. Il fallait juste qu'il s'en rende compte. J'avais envie d'être dans ses bras. Je me sentais en sécurité avec lui, comme-ci rien ne pouvait m'arriver. Je me serais bien enfuis en courant mais je n'y arrivais. Mes jambes ne voulaient pas bouger, elles aussi devaient être bien contre lui. Il devait penser que je ne savais pas ce que je voulais. Je lui disais de partir, mais je l'embrassais... Pff. J'avais peur qu'il tombe amoureux d'une autre fille, parce que toutes les filles devaient le trouver beau. Je le regardais dans les yeux, je me perdais dedans. Comment lui dire que penser à lui serait mieux pour tout le monde ? Je le regardais, je ne pouvais plus quitter son regard, j'étais tellement bien avec lui... Si je le gifle, il partira ? Non, je le giflerai pour rien, il n'écoute rien. Il pouvait m'oublier, ce n'était pas comme-ci j'étais une fille unique et inoubliable ! Il pouvait très bien arrêter de penser à moi. Il pouvait m'oublier plus rapidement que je l'oublierais lui... La différence c'est que moi, je mettrais beaucoup trop de temps pour l'oublier... Je crois même que ce serait impossible. Il était en moi comme personne ne l'avait été, comme-ci sans lui je n'étais rien. Mais lui il pouvait le faire. Je n'étais pas la fille parfaite... Il pouvait trouver, il méritait bien mieux que moi. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu'au fond, j'étais une fille comme une autre et que m'oublier comme beaucoup d'autres l'ont fais, c'était facile. Je devrais arrêter de réfléchir, ce serait mieux pour lui et moi. Bordel, pourquoi je l'aimais autant ? Je ne devrais pas l'aimer autant. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne devrais pas. Je le regardais toujours dans les yeux, fallait que j'arrête. Je quittais ses yeux pour regarder mes pieds ? Soit c'était mes pieds, soit sa bouche. Si j'opte pour sa bouche, je vais encore l'embrasser alors... Qu'elle est le mieux ?