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Tyren a 24 ans. Il est d'origine Américaine. Il travaille en tant qu'architecte. Il fait parti du groupe Grease. Il est né le 19/07/1985 à San Francisco. Il est hétéro. Il ne se passe pas de son iTouch.

Si brisé est un trait de caractère, je le prends et le rajoute à la longue liste des adjectifs qui peuvent définir celui que je suis devenu il y a quelques temps. J’ai perdu quelqu’un qui m’était cher. Tellement cher que j’aurais donné ma vie pour cette personne. On était liés comme deux aimants, on se complétait, et puis un jour le ciel a décidé qu’elle serait plus là, et qu’on n’aurait plus d’avenir ensemble. Comment est-ce que je suis supposé définir ma personnalité suite à ça ? Je suis con, sombre, et je n’aime personne. Si c’est ça qu’il faut que je dise pour que les gens autour de moi me foutent la paix, je le dirai. Je ne m’aime pas, je n’aime pas Jaelyn, je n’aime que Dalhia, et Dalhia, elle est morte. Je suis mort à l’intérieur, je représente rien du tout pour personne, sauf peut-être mes parents et les gens que je considérais comme des amis. Maintenant, ils s’effacent au fur et à mesure que les jours passent. Je m’en fous, de toute manière… Je reste dans mon coin, et j’essaie d’avancer, tout en faisant du surplace.

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♪ C'est l'histoire de la vie, du cycle éternel ♪
♪ Qu'un enfant béni, rend immortel ♪

Quel jour on est aujourd’hui ? Ah ! J’peux répondre à cette question sans problème. On est le pire jour de toute ma sainte vie. Bon, sainte c’est trop dire, mais vie. Quelle vie ? Celle de ma fiancée qui vient de se terminer. Ou y’a une semaine plutôt, mais c’était aussi ma vie. Ce que j’veux dire par là c’est qu’elle représentait la plus grande partie de ce qui me servait de semblant de vie. Elle éclairait mes jours, même mes nuits, elle me faisait sourire, elle était le centre de tout ce qui m’animait. J’sais pas quoi faire maintenant, maintenant qu’elle est partie, comme ça, sans prévenir. Ce trouduc de chauffard, j’lui aurais arraché le cœur s’il était pas mort dans « l’accident » qu’il a lui-même provoqué. Je le hais, et je maudis ses parents et sa famille. Je me fous de l’air que ça prend lorsque je le pense tout haut, mais je le pense, et j’regrette aucune de ces pensées. « C’est le temps. » Le temps de dire Adieu à la seule fille avec qui j’aie considéré un avenir stable et illuminé. Houna, ma meilleure amie, enfin… Elle était ma meilleure autre fois, ça fait une semaine qu’on s’est retrouvé, et je sais pas ce qu’elle est devenue après la dernière fois qu’on s’est vu, y’a des années. Elle est là aujourd’hui, parce qu’elle a entendu le drame et qu’elle a décidé de réapparaître dans ma vie, comme ça. Je relève la tête, les yeux rouges et les cernes m’arrivant presque jusqu’à la mâchoire. J’enlève ma tête d’entre mes mains et me lève, difficilement. J’me regarde dans le miroir et j’arrive même pas à reconnaître le mec qui se tient devant moi, mon propre reflet. J’ressemble à un zombie qu’on voit dans les films, à une merde. J’m’en fous, tant pis. J’voulais être beau au moins pour la dernière fois qu’on s’verrait en tant que tel, Dalhia et moi, mais j’y arrive pas. J’arrive à rien, j’suis une loque en plus d’être con et complètement dément et… « Ty’… Faut y aller. » Je reporte mon regard vers Houna, j’dis rien, à quoi bon ? Elle essaie de m’aider, ça paraît, mais elle peut rien faire. J’me retourne et lance un regard noir à ma chambre, j’suis tellement dégoûté. Fatigué, exténué, mais surtout démoralisé. J’ai l’impression d’être mort à l’intérieur… Si j’ressens tout ça, je sais pas c’que Jaelyn, la jumelle de la femme de ma vie, ressent. Je hais, mais hais, ce jour.

Une semaine plus tôt… J’me souviens que j’étais entrain de dire à Dalhia à quel point j’avais hâte qu’on se marie… « T’sais, le jour J, il va être magique. Tu sais pourquoi ? Parce qu’une fille aussi belle, intelligente, naturellement talentueuse et parfaite a accepté de m’épouser, moi. » Elle se retourne vers moi et me sourit avant de sortir une réplique à laquelle je m’attends que trop. « Tu sais très bien que t’es pas celui que tu crois que t’es, et je t’aime pour toi, alors arrête de te lamenter ! Personne n’est parfait, même pas moi. » Je m’approche d’elle et l’embrasse sur le front avant de la serrer dans mes bras et lui murmurer à l’oreille à quel point je l’aime et comment je serais rien sans elle. On est aujourd’hui, et je suis encore moins que rien. Elle me manque, et le manque me déchire seconde après seconde, minute après minute, heure après heure, jour après jour. J’ai mal, et je sais pas comment essayer de diminuer ce mal. Ça me dégoûte, parce que je suis misérable et que j’ai l’air de rien. On dirait un pauvre con qui erre sans savoir que faire et sans aucun but précis. Une loque humaine, dans le sens littéral du terme. Bref, je sors de cette pièce malsaine. Cette pièce qui me rappelle trop, beaucoup trop de souvenirs. « Attends, Houna. J’arrive. » Elle s’arrête et se retourne. Elle a l’air triste, et je sais qu’elle est désolée pour moi. Depuis qu’on s’est retrouvé, et depuis le drame, elle vient chez moi quelques fois sans prévenir, et elle reste là pendant des heures dans le silence. Je refuse de dire quoi que ce soit, et si j’ouvre la bouche c’est pour être bête. Les trois mots que j’ai prononcé, ce sont les premiers aujourd’hui. Peut-être les derniers, j’en sais rien. La seule personne avec qui je « garde contact » c’est Jae. Pas le choix de lui parler, c’est la jumelle de Dalhia, en plus quand je lui parle, j’entends et je vois Dalhia, ça me fait du bien, mais ça creuse encore le vide qu’elle a causé en partant, parce que c’est pas elle, et que même si je le sais, je refuse de vraiment l’admettre, en espérant qu’un jour j’arriverais à m’y faire, ce qui a l’air d’être une tâche trop dure. On arrive au centre, et je vois les gens arriver en même temps. Ils sont tous habillés en noir, logiquement, et la grande majorité pleure. Des amis de Dalhia, cet ange. Elle était tellement parfaite qu’elle avait la Terre entière à ses pieds. Elle avait des amis jusque dans les autres villes. Tout le monde l’aimait, un vrai rayon de soleil. Merde, qu’est-ce que j’vais faire sans elle ? […] On est devant le mec qui raconte les discours et tout. J’dois prendre la parole après Jaelyn, et j’en ai pas le courage, mais je le fais quand même parce qu’elle le mérite, et qu’elle m’aurait sûrement forcé à le faire pour quelqu’un d’autre.

Après nos discours, je descends de l’estrade. Houna me regarde et me serre dans ses bras. Je la serre, malgré moi ? Je crois pas, même si tout nous a séparé au cours des dernières années, je l’aime toujours autant. Elle est une personne importante dans ma vie, et j’aimerais quand même qu’elle se réintègre dedans, même si je montre carrément le contraire. Je me surprends à verser quelques larmes, mais je les essuie. Ces foutues larmes qui me sont devenues trop familières. Je serre Houna contre moi, comme si elle était – pour le moment – ce qui m’empêchait de sombrer de nouveau. « Je t’aime Tyren, tu pourras toujours compter sur moi. » Je reste immobile dans ses bras pendant quelques instants avant de soupirer et de la remercier. Après une trentaine de minutes, je me retrouve seul avec Jaelyn. Un truc arrive, et je ressens de drôles de sensations. Complètement hors sujet de Dalhia, en ce moment, y’a que Jaelyn. Je sais pas ce qui m’arrive, mais après une semaine je suis pas supposé faire ça, et certainement pas à la fille avec qui je voulais passer le reste de ma vie. J’embrasse fougueusement Jaelyn, et mon cœur se serre, tellement que j’en perds rapidement le souffle. Je suis con, j’ai gaffé, et je le sais. J’ai l’impression de jeter mon dévolu sur elle, mais pourtant c’est pas comme ça que je le sens. Je suis dégueulasse, et j’ai honte de moi. « Je dérange ? » Houna est là, elle nous a pas vus. Je remercie le ciel à cet instant, parce que j’aurais pas pu regarder ma meilleure amie dans les yeux et lui expliquer pourquoi j’ai embrassé la jumelle de ma fiancée morte à son exposition. « Non. » Je m’en vais, déboussolé. […] « Faut qu’on arrête, tu le sais ça ? » Je regarde Jaelyn, craintif. « Non, je suis con et je le sais pas. Tu crois que j’le fais exprès ? » Elle me regarde, l’air dégoûtée. « Je me dégoûte, et j’ai honte. » Et moi dont. « Arrête. » Je m’approche d’elle, mais elle recule d’un pas et me gueule dessus avant de s’en aller…

On a couché ensemble hier soir, et je sais même pas si je compte en rester là. Ça me démange, mais c’est plus fort que moi, et je sais plus où j’en suis. Peut-être au niveau zéro.